Et revoici le désormais traditionnel petit bilan de fin d'année, un rapide résumé des découvertes et achats de disque de 2023 effectués en 2023. Sans atteindre le nombre de sorties de 2022, ce fut finalement une année assez occupée, on va le voir. Je profiterai aussi de l'occasion pour terminer par une petite communication concernant l'avenir de ce blog.
Comme de coutume, commençons par un rattrapage de l'année précédente :
PJ Harvey, B-Sides, Demos & Rarities
Une compilation importante, un indispensable état de la question sur l'ampleur de son oeuvre.
J'en parle plus longuement ici :
https://jecoutedestrucs.blogspot.com/2023/03/les-raretes-de-pj-harvey.html
Les disques sortis en 2023 :
Bob Dylan, Shadow Kingdom
Une intéressante expérience de vrai-faux concert, mais avec de nouvelles versions moites et collantes de vieux standards.
J'en parle plus longuement ici :
https://jecoutedestrucs.blogspot.com/2023/07/bob-dylan-essaye-des-trucs.html
Ben Harper, Wide Open Light
À mes yeux, la seconde moitié de ce qu'aurait dû être l'album précédent. Mais très bien quand même !
J'en parle plus longuement ici :
https://jecoutedestrucs.blogspot.com/2023/07/le-nouvel-album-de-ben-harper-deja.html
Extreme, Six
Le retour du hard rock en grosses tranches ! Un résultat particulièrement excitant.
J'en parle plus longuement ici :
https://jecoutedestrucs.blogspot.com/2023/07/le-nouvel-album-dextreme.html
Neko Case, Wild Creatures
Une belle fenêtre ouverte sur un univers cruel et fascinant.
J'en parle plus longuement ici :
https://jecoutedestrucs.blogspot.com/2023/08/le-meilleur-de-neko-case.html
PJ Harvey, I Inside The Old Year Dying
Un nouvel album introspectif et hypnotique particulièrement réussis.
J'en parle plus longuement ici :
https://jecoutedestrucs.blogspot.com/2023/09/le-nouvel-album-de-pj-harvey.html
Black Pumas, Chronicles Of A Diamond
Un peu de soleil et de rythme pour terminer l'année, ça ne fait pas de mal.
J'en parle plus longuement ici :
https://jecoutedestrucs.blogspot.com/2023/11/le-nouvel-album-de-black-pumas.html
Au rayon des rééditions :
Dire Straits, Live 1978-1992
Bien, bien, bien,... Par où commencer... ? Trois ans après un coffret similaire reprenant l'intégralité des albums studio de Dire Straits, voici une initiative du même ordre destinée cette fois à couvrir l'ensemble des albums live du groupe, mais avec un truc en plus. Si le coffret précédent était dépourvu du moindre ajout d'aucune sorte, ici la situation est bien différente : c'est même un peu comme si on avait grand ouvert les portes des archives. Toutefois, comme souvent, tout n'est pas parfait, même si pourtant on avait presque tout pour être heureux (et dire qua ça tenait à si peu...) Est-ce que c'est moi qui suis trop difficile ? Est-ce que ce sont plutôt les maisons de disque qui ne comprennent pas ce qu'elles vendent ?
Une remarque liminaire d'abord : je possède ce coffret dans sa variante 8 CD (un boitier « clamshell » avec les disques dans des fourreaux en carton de type « gatefold », un livret avec un essai signé Paul Sexton et des photos), mais une variante avec 11 LP existe aussi (et dont je ne parlerai logiquement pas). Une seconde remarque : en cessant une seconde de bougonner, reconnaissons que pour l'essentiel le contenu de ce coffret est vraiment fabuleux, et même inespéré pour certains éléments. Cette sortie est honnêtement une vraie bonne nouvelle. Mais on va quand même chipoter parce que j'écris ce que je veux. Prenons les albums dans l'ordre.
Alchemy a été originellement publié en 1984 avec dix titres pour la version vinyle et onze titres pour la version CD. Trois titres enregistrés lors du même concert, mais initialement laissés de côté ont été réintroduits dans la sélection. « Magnifique », se dit-on, « on va avoir le concert dans son entièreté ! ». Oui... et en fait non. Le final de Portobello Belle a été coupé, l'introduction de Going Home été raccourcie et les positions de Telegraph Road et de Solid Rock ont été interverties dans le tracklisting. Les experts se grattent encore la tête sur le pourquoi du comment de cette opération, à part pour la joie perverse de pouvoir proposer plus et moins en même temps. Je fais partie de ceux qui trouve le long final de Portobello Belle dispensable, mais la transition avec la suite du concert aurait pu être négociée avec plus de souplesse. Pour les autres modifications, je me demande si la raison principale n'en est pas que tout a d'abord été concocté pour l'édition vinyle, avec les contraintes techniques supplémentaires que ça implique (durée limitée de chaque face), et que l'on aurait ensuite tout repris tel quel sur les CD sans gros travail additionnel... Cela expliquerait aussi le mastering particulièrement flatteur de cette version, avec une absence totale d'excès de « loudness » ou de compression, à rebours de ce qui est trop souvent constaté ces temps-ci sur CD.
On the Night a été originellement publié en 1993 avec dix titres tenant sur un seul CD. On a clairement voulu éviter de faire un double album (trop cher ?), écartant entre autres plusieurs titres (Sultans of Swing, Tunnel of Love,...) qui auraient pu faire ressembler ce disque avec Alchemy et faire plutôt de la places aux chansons issues des deux derniers albums du groupe (Brothers in Arms et On Every Street). Pourquoi pas... En parallèle est publié un EP intitulé Encores comportant, outre la chanson Your Latest Trick choisie comme « single » pour promouvoir toute cette équipée, trois titres supplémentaires pour les fans qui en voudrait davantage. Cet assemblage album + EP est un peu bancal, mais si vous comptez bien, ça fait au total treize chansons pour représenter la dernière tournée de Dire Straits ; ce n'est pas si mal finalement. Or il se fait que plusieurs concerts ont en fait été enregistrés en vue de cet album live et de tout ce matériel, ce ne sont pas moins de sept titres (non retenus en 1993) que l'on est allé ajouter aujourd'hui à l'occasion de la sortie de cette nouvelle version, faisant généreusement passer On the Night de simple à double album. Deux bizarreries à relever cependant... D'abord, mais sans que ce soit un gros problème, il faut bien comprendre que le contenu ne représente pas ici un concert-type, mais plutôt un assemblage un peu long et artificiel ; des titres jamais joués le même soir se retrouvent tout de même accolés ensemble comme si ça allait de soi (par exemple Tunnel of Love et Telegraph Road). Ensuite, le EP Encores est resté étrangement séparé du reste et gravé tout seul sur un disque spécifique. Donc non seulement on se retrouve alors avec deux fois Your Latest Trick dans ce coffret, mais en plus on a inutilement étalé le contenu du (ou des) concert(s) sur plus de disques que nécessaire. C'était l'occasion de mettre au même endroit tout ce qui concerne On the Night (et deux CD suffisent pour ça), mais on n'en a stupidement pas profité. Les experts se grattent encore la tête sur le pourquoi du comment de cette opération, à part pour la joie perverse de pouvoir proposer une rondelle de plastique superflue. Je me demande si la raison n'est pas à chercher du côté de la paresse des compilateurs. En 2010, le EP Encores a fait l'objet d'une sortie vinyle exclusive pour le « Record Store Day ». On ne semble pas avoir cherché à remanier quoi que ce soit si l'on pouvait l'éviter ; alors on a simplement refabriqué tel quel ce disque et on l'a ajouté sans trembler des genoux dans la boîte. Ici encore, la version vinyle semble avoir servi de référence et la version CD a simplement suivi. En outre, et je vais me permettre d'insister lourdement, la présence de cet EP ne rend que plus choquant l'oubli d'un autre EP, le ExtendedancEPlay de 1983, qui aurait dû figurer dans le coffret des albums studio sorti il y a trois ans.
Le Live et the BBC a été originellement publié en 1995 avec huit titres tenant sur un seul CD. Il est resté presque inchangé ici, ne recevant qu'une petite amélioration du mastering et quelques secondes de contenu supplémentaire (la présentation des membres du groupe, absente de la première version).
Le Live at the Rainbow est un concert inédit enregistré en 1979, proposé pour la première fois ici officiellement. C'est une addition bienvenue et bien réalisée, d'autant plus appréciée que c'est honnêtement une vraie surprise. J'en parle plus longuement ici :
https://jecoutedestrucs.blogspot.com/2023/12/un-live-inedit-de-dire-straits.html
Au final, ce Live 1978-1992 est un coffret au contenu vraiment très (très !) intéressant, mais malheureusement en trop d'endroits assemblé à la truelle. Si je peux un jour écrire un mot sur chacun de ces albums pris individuellement, comme j'ai pu le faire pour le Live at the Rainbow, je m'étendrai davantage sur leurs mérites respectifs et l'intérêt des ajouts (dans le cas de On The Night, malgré le remontage bancal, c'est un vrai bonheur). L'air de rien, ça fait déjà le quatrième coffret de rééditions du catalogue Dire Straits / Mark Knopfler et très peu de temps. Est-ce parce que le nouvel album se fait trop attendre et qu'il faut faire patienter ? Les personnes aux commandes sont-elles passées en mode « préservation du patrimoine » ? Allez savoir... Il reste que c'est une évolution éditoriale intéressante et globalement bienvenue, et qui laisse curieux de voir ce que sera la suite.
Pour terminer ce billet j'aimerais consacrer quelques lignes à l'avenir de ce blog. Je dois en effet bien admettre qu'après déjà plus de trois ans, je ne suis un peu insatisfait de la manière dont les choses évoluent. Toute cette entreprise est née du désir de pratiquer un loisir distrayant et plus actif, de le développer comme un exercice d'écriture créative (comme d'autres dessinent, dansent ou composent), mais je peine à trouver un style qui me convienne (moins laborieux, plus spontané), à fixer le bon ton, la bonne voix, à trouver un rythme de croisière confortable. Je ne compte pas abandonner ce blog, mais je dois probablement réfléchir à la forme que je veux lui donner, reconfigurer certaines choses, changer de point de vue, je ne sais pas... Quoi qu'il en soit, si vous faites partie des deux ou trois personnes qui me lisent, il se pourrait que les parutions futures soient un peu plus espacées ; ne vous en inquiétez pas.
Vous pouvez aussi me suivre sur mon compte instagram, qui dormira sans doute un peu moins que ce blog : https://www.instagram.com/laurent_pluche/
C'est tout pour aujourd'hui. Portez-vous bien et écoutez de la musique.
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