Bilan 2022

Vous commencez à deviner ce qui va se passer : voici venir la fin de l'année, donc le moment de dresser un bilan des découvertes et des achats effectués ces douze derniers mois. Ici, il faut normalement que je consacre un petit paragraphe pour expliquer que c'est généralement un exercice assez court, parce que j'écoute très peu d'artistes en activité, parce que je ne regarde que de loin l'actualité des sorties. Cette fois-ci cependant, j'avoue que j'ai été surpris, au point de ne presque pas pouvoir tenir la cadence. On aurait dit que tout le monde, parmi les artistes que je suis, s'est donné le mot pour publier quelque chose en 2022. Repassons tout ça en revue.

 

Comme de coutume, quelques rattrapages de l'année 2021 :

Brian May, Back to the Light

La réédition du premier album solo du guitariste de Queen, sorti initialement en 1992.

J'en parle plus longuement ici :

https://jecoutedestrucs.blogspot.com/2022/01/brian-may-le-retour-de-son-retour-dans.html


Bruce Springsteen, The Legendary 1979 No Nukes Concert

Une archive live, fort plaisante ma foi. Springsteen est rarement décevant sur scène.

J'en parle plus longuement ici :

https://jecoutedestrucs.blogspot.com/2022/04/bruce-springsteen-contre-latome.html

 

Les disques sortis en 2022 :


Eddie Vedder, Earthling

Un album impliqué, énergique et mélodieux.

J'en parle plus longuement ici :

https://jecoutedestrucs.blogspot.com/2022/05/le-nouvel-album-deddie-vedder.html

 

Warpaint, Radiate Like This

Les filles de Warpaint sont toujours heureusement en activité. Un disque entêtant et enveloppant.

J'en parle plus longuement ici :

https://jecoutedestrucs.blogspot.com/2022/07/le-nouvel-album-de-warpaint.html


Laura Veirs, Found Light

Elle retrouve la lumière et signe un très beau retour en forme.

J'en parle plus longuement ici :

https://jecoutedestrucs.blogspot.com/2022/07/le-nouvel-album-de-laura-veirs.html


Ben Harper, Bloodline Maintenance

Rien de très nouveau, mais c'est quand même très bon.

J'en parle plus longuement ici :

https://jecoutedestrucs.blogspot.com/2022/08/le-nouvel-album-de-ben-harper.html


Creedence Clearwater Revival, At the Royal Albert Hall

Une chouette archive qui vient donner un peu de corps à la discographie live de la bande à John Fogerty. CCR, c'est aussi un groupe de scène.

J'en parle plus longuement ici :

https://jecoutedestrucs.blogspot.com/2022/10/creedence-clearwater-revival-londres.html


Jesca Hoop, Order of Romance

Toujours innovante, presque inclassable, toujours passionnante.

J'en parle plus longuement ici :

https://jecoutedestrucs.blogspot.com/2022/11/le-nouvel-album-de-jesca-hoop.html


Alela Diane, Looking Glass

Le disque qui fait chaud au coeur, mélodique et intemporel.

J'en parle plus longuement ici :

https://jecoutedestrucs.blogspot.com/2022/12/le-nouvel-album-dalela-diane.html


Kula Shaker, 1st Congregational Church of Eternal Love (and Free Hughs)

Du rock et du fun en grosses tranches.

J'en parle plus longuement ici :

https://jecoutedestrucs.blogspot.com/2022/12/le-nouvel-album-de-kula-shaker.html


Tom Petty & the Heartbreakers, Live at the Fillmore 1997

Une archive essentielle enfin disponible.

J'en parle plus longuement ici :

https://jecoutedestrucs.blogspot.com/2022/12/tom-petty-en-vie-au-fillmore-en-1997.html


Au rayon des rééditions :

Neil Young, Time Fades Away

Un disque iconique de la carrière du canadien, une période difficile, mais la lumière perce à travers les nuages.

J'en parle plus longuement ici :

https://jecoutedestrucs.blogspot.com/2022/10/le-tant-attendu-time-fades-away-de-neil.html

 

Mark Knopfler, The Studio Albums (2009-2018)

La suite des rééditions en boîte du chanteur et guitariste anglais. L'année dernière étaient ainsi publiés ses cinq premiers albums solo, voici les quatre suivants. Je dois avouer que cette édition me plonge dans la perplexité.

Premier point à relever, le son ne semble avoir connu aucune remasterisation, ce qui est étonnant puisque c'était le cas de la boîte précédente. Comment je le sais ? D'abord mes oreilles : une comparaison attentive avec les CD originaux ne révèle aucune différence. Ensuite mes yeux : une fois quelques chansons importées dans un logiciel de traitement audio tel que Audacity, leurs profils ressemblent à ceux des versions antérieures comme deux gouttes d'eau. On n'y trouve aucune trace de boost du volume ou de compression dynamique. Enfin, aucune mention de remasterisation ne figure sur le coffret lui-même ou dans les communiqués de presse qui ont accompagné sa sortie. Ce n'est pas que je m'en plaigne. Ce sont des disques très récents et bien enregistrés dès le départ pour que ce genre de manipulation ait un quelconque intérêt. C'est plutôt une question de cohérence : pourquoi l'un et pas l'autre ?

Et cette question de la cohérence va se poser aussi pour l'emballage de chaque album. Dans la première boîte, chaque album est rangé dans un simple fourreau en carton, mais dans la seconde, chaque album a droit à un fourreau cartonné de type « gatefold ». Cela peut se comprendre pour Privateering, puisque c'est un double album, mais pas pour les autres. En plus, tout ça prend ipso facto davantage de place, pas ou point où l'on aurait du mal à fermer la boîte, mais presque. Seul le disque contenant les titres bonus a un étui simple.

En parlant de titres bonus... L'album de 2009, Get Lucky, marque un changement de paradigme dans la publication des oeuvres de Mark Knopfler. D'une part le « single » est en perte de vitesse et disparaît quasiment. D'autre part, la mode passe aux éditions multiples d'un même album : version simple, version « deluxe » et tout ce que l'on peut imaginer entre les deux. Les titres inédits, du genre de ceux qui n'avaient pas trouvé place sur l'album de base, au lieu de devenir éventuellement des « faces B » de « singles », se retrouvent dans les éditions « deluxe », souvent sur un second CD (quelques autres deviennent parfois des exclusivités propres à certains circuits de vente, comme le téléchargement par exemple). Comme ce nouveau paradigme permet un recyclage d'un nombre plus grand de chansons hors-album, le nombre de titres bonus éligibles à paraître avec cette seconde boîte est donc devenu très grand aussi : vingt-trois titres précisément, représentant une heure trente-sept de musique. Normalement, avec tout ça, on devrait utiliser deux CDs... Mais pour une raison que j'ignore, ils ont décidé en haut-lieu que cette boîte devrait compter six disques, comme l'autre. Comment résoudre cette aporie ? La solution a été de mettre les cinq titres contemporains de Get Lucky à la fin du CD avec l'album Get Lucky, tandis que tous les autres ont été placés sur un seul CD appelé The Bonus Tracks. Oui, moi aussi, je trouve que ça ne ressemble à rien.

Mais alors quoi ? Que retrouve-t-on de vraiment intéressant dans cette boîte ? Et bien si vous n'avez aucun des albums de cette période, c'est une façon de combler cette lacune d'un seul coup. Si vous n'aviez que les versions standards de chaque albums, c'est une manière commode de récupérer les titres rares qui vous avaient échappé à l'époque. Enfin pour le fan qui avait déjà tout, il y a quand même encore quelques petites choses à se mettre sous la dent. Si je ne me trompe pas, six titres bonus voient ici leur première édition officielle sur CD ; en effet ils n'existaient auparavant qu'en téléchargement (Early Bird, Time in the Sun, Your Perfect Song) ou sur vinyle (Don't Suck Me In, Sky and Water, Pale Imitation). Enfin, il y a deux vrais inédits, issus des sessions du dernier album (sorti en 2018), mais jamais publiés nulle part auparavant : Back in the Day et Precious Voice from Heaven. Le premier est un blues sympa, un peu jazzy, le second une charmante ballade avec un tempo un peu enlevé ; je suis plutôt content de les avoir.

Je termine par deux avertissements. Le premier, c'est que malgré la compilation de vingt-trois titres bonus, il en manque encore un : Hot Dog, une chanson de la période Tracker (2015) qui n'apparaissait que sur la version de ce disque vendue dans certains magasins allemands. Ouais, ce n'est pas un titre indispensable, mais c'est une question de principe (ça fait un peu tache). Le second avertissement, c'est que le contenu de cette boîte, comme pour la première, existe aussi en vinyle. Comme j'ai déjà les super ultimes absolues versions « deluxe » de tous ces albums qui comportaient les LPs, je n'ai donc pas ressenti le besoin impérieux de les racheter... Je ne peux donc rien en dire. Sont-ce les mêmes masters ? Que valent les bonus venus du format CD sur ce support ? Aucune idée.

C'est tout pour aujourd'hui. Portez-vous bien et écoutez de la musique.

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